Je ne suis pas capable de centrer la flamme de la bougie qui illumine ma
couchette. C’est pour ça que ces paroles laissent des traces de la colère et des
cris. Ce n’est pas aussi sale que ce que vous m’avez dédicacé un jour.
Trois larmes rouges et bleues. Trois je vois. Trois et la pointe de mon nez.
Le parfum de bois de santal ne camoufle pas déjà l’odeur de ma perruque.
Maintenant, c’est si pourri et si puant comme ma sentence éternelle dictée en
tes vers.
Vous êtes condamné á mort entre mes jambes. Vous êtes condamné á la maladie
pour respirer mes bisous et pour vous mouiller de mes plaisirs. Vous êtes
condamné á me détester pour m’avoir aimé. Le désir de la décadence est votre
punition. Qu’est-ce que vous cherchez quand vous léchez mon jus ?
Qu’est-ce que vous avez voulu de cette pute ?
Pute. Pute parce que je me suis mise nue devant des regards différents
quelques nuits ? Et vous ? Est-ce que vous n’êtes pas plus pute,
poète que vous dénudez votre âme et vous la déverser comme encre pour le
monde entier. Je sens de la pitié pour toi. Vous avez voulu faire des poésies
d’un cadavre infâme et vous l’avez eu. Infecté
du cadavre vous devenez cadavre qui vous
montrez sur un lit décharné des vers. Chair, chair oui, chair vous auriez
voulu, et maintenant vous pouvez récurer seulement les os.
Un instant d’un beau temps m’arrête. Je souffle la flamme, disparaissent les
trois larmes. Seulement un cadavre chauffe mon oreiller. Je palpe les drapes
froids.
Vous êtes condamné á mort sur ma bouche. Je suis condamnée á l’éternité de
tes poèmes.
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